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Le Hapkido

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L’un des symboles du Hapkido, est un aigle saisissant une flèche brisée en vol dans ses serres. Il représente bien les trois principes que sont l’harmonie, le cercle et la non-résistance. Le Hapkido a la particularité d’être un art très complet, particulièrement efficace et basé sur des fondements scientifiques. Le travail à mains nues est complété par celui des armes et l’attention portée à l’énergie interne et à la respiration est prépondérante. Il est à noter que le Hapkido, en raison de sa richesse et de sa complexité, n’est pas un Art facile. Il demande une pratique longue et régulière pour que les résultats se fassent sentir en terme d’efficacité. Chaque seuil franchi dans la pratique ouvre dix autres portes, et cette quête, palpitante, n’est jamais terminée. Cette approche ouverte confère à l’Hapkido un potentiel illimité et offre une progression harmonieuse à toutes celles et ceux qui s’y adonnent quelques soient leur âge et leurs motivations.

 

Généralités sur le Hapkido

CHOI Yong Sul est né en 1904 dans la province du Chung Buk en Corée. A l’âge de 8 ans, ,orphelin, il est amené au Japon par un marchand de sucreries. Mais son comportement d’enfant bagarreur et difficile lui vaut d’être de nouveau abandonné. Alors qu’il est à la rue, la police le récupère et le confie à un temple bouddhiste de Kyoto. Il y reste 2 années en compagnie du moine Kintaro WADANABI qui lui enseignera le Daito-Ryu Aiki-Jutsu (école du Grand Orient) de Maître TAKEDA Sogaku.

 

Maître TAKEDA fût probablement le dernier guerrier itinérant qui alternait défis aux experts du moments et combats à mort pour assouvir une vendetta familiale. Le style de Maître TAKEDA doit beaucoup à l’un de ses ancêtres nommé YOSHIMITSU. Ce dernier aurait étudié d’un point de vue anatomique des cadavres ramassés sur un champ de bataille ce qui lui permit de jeter les bases scientifiques de techniques de manipulation des articulations, des muscles et des tendons.

C’est aux côtés de ce Maître exceptionnel que le jeune CHOI va gravir les échelons jusqu’à devenir assistant du Maître. Néanmoins, CHOI dut remplir son rôle de serviteur du Maître et il ne fut probablement jamais considéré comme le fils de ce dernier en raison du complexe de supériorité de la « race divine » japonaise à l’égard des coréens.

Entre 1911 et 1921, Maître CHOI eut un autre génie des Arts Martiaux comme condisciple : Morihei UESHIBA (1883-1969), le futur fondateur de l’Aïkido.

En 1945, sentant que le Japon était proche de sa défaite, et environ deux ans après la mort de son Maître, Maître CHOI retourne en Corée. Mais à son arrivée il perd ses bagages contenant ses économies et ses diplômes d’enseignant (Menkyo Kaiden) qui lui auraient été délivrés par Maître TAKEDA. Il s’installe dans la région de Taegu où il exerce différents emplois qui lui permettent de vivre. En 1948, une rencontre fortuite se produisit, mettant sur sa route SUH Bok Sub, ceinture noire de judo. Ce dernier voit CHOI se défaire facilement de plusieurs agresseurs et lui demanda de le prendre comme élève. C’est à partir de ce moment qu’il commença à enseigner ce qu’il avait appris au Japon. Grâce à la combinaison du Daito-Ryu et d’arts coréens traditionnels comme le Taekyon (pour les techniques de jambes), il élabore une synthèse personnelle nommée Yu Sool puis Yu Kwon Sool. Le 12 février 1951, Maître CHOI ouvre son premier Dojang. Ces premiers élèves seront les ambassadeurs du Hapkido en Corée, puis dans le reste du monde. Parmi eux nous pouvons citer KIM Moo Hyun, LEE Joo Bang, IN Hyuk Suh et JI Han Jae. D’après certaines sources, ce serait KIM Moo Hyun qui aurait ajouté des techniques de percussion, héritées du Taekyon, à l’art de son Maître.

Le 29 novembre 1986, Maître CHOI s’éteint à Taegu après avoir réussi à développer son art dans le monde entier par l’intermédiaire de ses élèves. Il repose aujourd’hui à Taegu, ville originelle du Hapkido, dans laquelle il continua d’enseigner jusqu’à la fin de ses jours.

 

LES TROIS GRANDS PRINCIPES DU HAPKIDO

- Le YOO, qui est le courant de l’eau. Il symbolise l’adaptabilité, la patience et la force. Il renferme l’idée que la douceur peut toujours venir à bout de la force et de la rigidité. L’eau n’ayant pas formes, elle reste toujours identique à elle-même et peut s’adapter à n’importe quelle situation. De même que la vague connaît le flux et le reflux, le pratiquant de Hapkido poussera quand l’adversaire tire et tirera quand il poussera.

- Le WON, qui correspond au cercle, la figure géométrique parfaite. Les techniques circulaires du Hapkido permettent de détourner les attaques de l’adversaire en utilisant le moins d’énergie possible et en retournant cette dernière contre l’assaillant.

- Le HWA, correspond à la non-résistance ou à l’harmonie que l’on retrouve dans le Hap de Hapkido. Pour assurer cette harmonie il faut unifier l’esprit, le corps, les techniques avec l’environnement. L’utilisation de la non-résistance ne signifie donc pas l’absence de réactions.

L’efficacité du pratiquant de Hapkido proviendra de l’intégration de ces 3 grands principes, de la richesse et de la variété de sa palette technique. Il est souvent dit que le bagage technique doit être divisé à parts égales en : coups de pieds, techniques de bras et techniques de clés / projections.

 

Les techniques du Hapkido

Des techniques de coups de pieds puissantes et fluides. Les coups de pieds utilisés en Hapkido sont encore plus nombreux qu’au Taekwondo puisque ils peuvent être portés à trois niveaux : haut, moyen et bas. Il est aussi possible d’utiliser les coups de genoux.

Des techniques de projection hautement efficaces et coulées. Le principe du Hapkido est toujours basé sur la non-résistance ce qui permet de disposer de l’énergie de l’adversaire de la manière la mieux adaptée à la technique. Une autre part importante est l’utilisation de rotations qui permettent de ne pas stopper le mouvement de l’assaillant.

Des techniques de mains et de percussions précises. Les techniques de mains se composent principalement de l’utilisation du tranchant de la main, des coudes, de piques de doigts, d’étranglement, etc. Le Hapkido s’inspire aussi des points de pression du corps humain liés à la médecine orientale qui peuvent être percutés ou pressés.

Des techniques de clés d’immobilisation et de contrôle articulaire redoutables. Les clés sont basées sur l’utilisation de luxations, d’hypertensions articulaires et d’arm-locks particulièrement efficaces. Ces techniques peuvent être appliquées lors d’une saisie par l’adversaire et même lorsque ce dernier tente de porter un coup. Le Hapkido ne saurait se limiter à un ensemble de clés valables seulement en combat rapproché.

L’utilisation d’armes. Bâton longs et courts, couteau, nunchaku, sabre, tonfa, éventail, etc. pour l’attaque, la défense, les formes.

Les mouvements respiratoires. Ils sont basés sur le principe du Ki. Ce dernier est l’énergie vitale du corps qui est concentrée en un point qui se situe à environ 2 doigts au-dessous du nombril. L’utilisation de cette réserve d’énergie permet d’accomplir des mouvements qui nécessiteraient une force musculaire très élevée, en fournissant un effort moindre. Ces mouvements respiratoires permettent aussi d’effectuer une auto-musculation du corps en utilisant un principe de fonctionnement en opposition.

L’arme de prédilection du pratiquant de Hapkido est le bâton court (1 m 20). Cet instrument est une arme redoutable. En effet, il doit être le prolongement du corps, ce qui lui permet d’être tour à tour utilisé en attaque et en défense. Ces dernières pourront être frappées, piquées, enroulées, etc. avec en plus la possibilité d’y ajouter des arm-locks, des techniques de clés, d’immobilisation et de contrôles articulaires.

Le couteau est la plupart du temps utilisé comme arme d’entraînement aux techniques de défense. Jusqu’au 1er Keup, les couteaux utilisés sont en plastique souple, ensuite ils sont en bois puis, ce sont de vrai armes blanches qui sont employées.

Le bâton et le couteau sont les 2 armes les plus couramment utilisées jusqu’à 1er DAN. Ensuite viendront les armes réservées aux experts, c’est-à-dire le nunchaku, les le tonfa, le sabre, l’éventail, etc.

 

Les formes

A l’exemple des Poomse pratiqués en Taekwondo on retrouve les Hyung en Hapkido. Ces enchaînements codifiés de techniques peuvent comporter ou non des armes. Ainsi il existe différentes formes mains nues, bâton longs et courts, sabre, éventail.

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